Jules Alingete aux nouveaux gestionnaires du projet SICOMINES : « Ils seront mis sous haute surveillance »

Dans une interview exclusive accordée lundi 29 janvier à Radio Okapi, l’inspecteur général des finances, chef de service Jules Alingete avertit les nouveaux gestionnaires du projet SICOMINES qui vont s’occuper des fonds qui seront mobilisés à la suite de la renégociation du contrat chinois. Ces fonds sont passés de 3 à 7 milliards USD.

« Maintenant que l’on a renégocié, on a tiré les leçons du passé. Les gens qui seront chargés de suivre tous ces projets, seront mis sous haute surveillance afin que la RDC rentre réellement dans ses droits », a prévenu Jules Alingete.

Selon lui, beaucoup de Congolais vivaient et se sont enrichis avec cette convention SICOMINES.

Avec des fonds supplémentaires récupérés, explique Jules Alingete, 7.000 kilomètres des routes d’intérêt national vont être construites ou réhabilitées.

  « Il faut retenir sur le volet d’infrastructures que cette année nous pouvons avoir près de 650 kilomètres de routes à faire avec le projet SICOMINES et les années à venir, nous aurons au moins 350 km de routes à faire chaque année. Il revient au ministère des Infrastructures, à l’ACGT et à l’Agence de suivi des projets de présenter les axes routiers qui vont faire objet de réhabilitation ou construction. Et lorsque ces projets seront présentés, la SICOMINES va directement payer les entreprises qui vont faire ces routes », a expliqué Jules Alingete.

Du contexte

Le gouvernement congolais avait manifesté sa volonté de rééquilibrer le « contrat chinois », signé en 2008 par Kinshasa et un groupe d'entreprises chinoises, ayant abouti à la création de la SICOMINES.   

La RDC devait mettre à disposition ses ressources naturelles, contre la construction des infrastructures. D’après le rapport de l’IGF, les minerais extraits du sous-sol peuvent être estimés à 10 milliards alors que les infrastructures construites par la Chine ne dépassent pas les 800 millions de dollars.

Pourtant, la convention entre la RDC et la Chine, prévoyait que les entreprises chinoises investissent 3,2 milliards de dollars dans une mine de cuivre-cobalt et 3 milliards de dollars supplémentaires dans des infrastructures financées par les revenus de la mine.

Mais le volet mines semble avoir pris le dessus, à en croire les conclusions du rapport de l’IGF qui juge le taux de réalisation des infrastructures très faible.

Quinze ans après, des enquêtes de l'Inspection générale des finances (IGF) ont révélé que, ce contrat était déséquilibré et ne profitait pas aux Congolais. 

Nécessité de réviser le contrat  

C’est dans ce contexte que le Président Félix-Antoine Tshisekedi a décidé de réajuster ce contrat pour non-respect des dispositions de contrat, de l’inexécution des engagements contractuels et de subjectivité dans certains actes posés par les parties.

A en croire l’IGF, ce contrat devrait doter la RDC d’un éventail d’infrastructures les plus modernes. Malgré quelques réajustements survenus sur le contrat initial, le taux de réalisation des infrastructures dans le cadre de cette convention restait très faible.

En effet, un seul hôpital a été construit sur les 32 attendus. Il s'agit de l'hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa. L’aéroport de Kavumu et celui de Goma n’ont pas été réhabilités comme promis. Autour de 380 km de routes ont été construites ou réhabilitées sur les 7088 Km prévus. Enfin, aucun km de chemin de fer n’a été construit sur les 380 listés.

Jules Alingete s’entretient avec Jean-Marc Matwaki: /sites/default/files/2024-01/08._300124-p-f-kininvitejulesalingeteigf-00_web.mp3

 

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