Verdict dans l’affaire du carnage de Goma : la société civile partagée entre satisfaction et sentiment d’inachevé

La société civile urbaine de Goma (Nord-Kivu) s’est réjoui, mardi 3 octobre, de l’arrêt de justice, rendu la veille par la cour militaire à l’issue du procès des soldats impliqués dans le carnage de Goma.

« La société civile de la ville de Goma a accueilli avec satisfaction la condamnation de quatre officiers de la Garde républicaine et d’autres qui ont été relaxés », a déclaré son président Marrion Ngavho.

Toutefois, la société civile urbaine de Goma réclame plus de condamnations concernant « les commanditaires » de cette tuerie des civils perpétrée le 30 août dernier, fait savoir Marion Ngavho :

« La société civile n’est pas totalement satisfaite parce que, dans cette opération, il y avait par exemple des agents de l’ANR qui ont planifié cette opération. Il y avait aussi des agents de la 34e région militaire qui ont été dans la planification des opérations parce que l’opération se trouvait dans leur région militaire. Il y avait tout le monde. La mairie aussi. Et par-dessus tout, le commandant des opérations en province qui est le gouverneur, Constat Ndima. Mais malheureusement toutes ces personnes ne sont pas inquiétées. Nous, nous pensons qu’il faut encore beaucoup plus de suivi. Pour que toutes ces personnes répondent de leurs actes ».

Cette structure citoyenne demande par ailleurs la libération des civils encore détenus depuis cette tragédie.  Elle sollicite aussi l’indemnisation des victimes.

En effet, au lendemain de ce carnage survenu en marge d’une manifestation des adeptes de la secte la foi naturelle judaïque messianique vers les nations, appelés « Wazalendo », des dizaines de civils avaient été interpellés.

Plaidoyer pour l’implication de la CPI

Au lendemain de l’annonce du verdict du procès du carnage de Goma, le Consortium des organisations de défense des droits de l’homme de la RDC a sollicité l’implication de la Cour pénale internationale (CPI) pour l’ouverture des enquêtes afin que « les présumés commanditaires et les vrais auteurs présumés » de cette tuerie ne puissent pas échapper à la justice.

Dans une déclaration à la presse mardi à Kinshasa, le porte-parole de ce consortium, Dieudonné Mushagalusa a parlé de « simulacre de procès rendu lundi soir à Goma ».

Pour Dieudonné Mushagalusa, « les gros poissons dans ce dossier, ont été épargnés. Et seule, la CPI peut s’en occuper et contribuer ainsi à la cessation des massacres et autres tueries en RDC ».

 

 

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