Beni : des acteurs sociaux d’Oicha sensibilisés sur le danger de la désinformation et du discours de haine

A quelques mois de la campagne électorale pour les élections générales en République démocratique du Congo, des journalistes, acteurs de la société civile, administrateurs de groupes whatsapp, représentants de partis politiques et des mouvements des jeunes d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, ont été sensibilisés sur le danger de la désinformation et du discours de haine. Ils ont aussi été outillés sur les mécanismes à mettre en place pour lutter contre ces fléaux.

C’était au cours du séminaire organisé par la section des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO, le mercredi 20 septembre à Oicha dans le Nord-Kivu.

Anticiper

Ces femmes et hommes ont échangé sur les mécanismes à mettre en place pour stopper la propagation de la désinformation et des discours de haine dont les conséquences sont incalculables.

Pour Jean-Tobie Okala, chef de la section des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO, la meilleure façon de combattre ces pratiques, c’est d’anticiper en formant les acteurs qui jouent un rôle central dans la propagation de la désinformation.

Il justifie le choix de ces catégories de personnes :

« On s’est rendu compte des dégâts que provoquaient la désinformation et les discours de haine. Il y a des gens qui meurent inutilement, il y a des destructions que nous enregistrons dans les différentes communités à cause de la désinformation. Nous avons choisi ces catégories parce que parmi les principaux acteurs de la désinformation et des discours de haine figurent ces acteurs. Nous voulons les aider à faire le tri entre le bon grain et l’ivrai ».

Limiter les dégâts

Pour la société civile d’Oicha, cette formation organisée par la section des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO va permettre de limiter les dégâts durant la campagne électorale.

En décembre 2023, les Congolais seront appelés aux urnes pour des élections générales. Cette période est caractérisée par la désinformation et des discours de haine. Et cette formation de la section des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO va permettre aux acteurs sociaux formés d’empêcher la propagation de la désinformation.

« La désinformation est un problème dans cette zone, avant même l’avènement des réseaux sociaux. Elle a fait des dégâts dans différents secteurs dans la zone de Oicha. Nous sommes dans une période chaude en politique. On s’approche des élections. Cette formation arrive au bon moment parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on risque de ne pas bien gérer si on ne tient pas compte du danger de la désinformation et du discours de la haine », a expliqué Richard Kirimba, vice-président de la société civile, territoire de Beni.

Pour sa part, D’assise Kibondo de Radio Muungano de Oicha estime que cette formation va permettre aux journalistes de filtrer les informations à diffuser, pour ne pas céder aux pressions des acteurs politiques :

« Comme journaliste, notre matière de base c’est l’information à travers laquelle nous livrons un message. Ce message est comme une arme qui peut tuer ou protéger la communauté. Lorsque vous vous illustrez par la désinformation, vous êtes semblables à un criminel qui sème la mort au sein de la communauté ».

Les participants à cette formation ont pris l’engagement de vérifier toute information avant de la partager et de contrer toute tentative de développement d’un discours de haine.

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