Grève des infirmiers en RDC : plus de 16 enfants morts par manque de soins de santé à Samba

 

Le médecin chef de zone de santé intérimaire de Samba (Maniema) a confirmé, mardi 19 septembre, le décès de plus seize enfants par manque de soins de santé appropriés à cause de la grève des infirmiers dans cette zone en épidémie de rougeole. 

Ces enfants souffrant d’anémie sont morts entre le 11 et le 18 septembre parce qu’ils n’ont pas été pris en charge, selon le médecin chef de la zone de santé rurale de Samba, dans la chefferie de Basonge 1. 

« La rougeole bat son plein… »

Pendant ce temps, la zone de santé de Samba fait face à une épidémie de rougeole. 

Cette situation inquiète la société civile et le chef de chefferie intérimaire de Basonge1. Abedi Kazimoto Dallas, président de la société civile Force vive du Maniema à Basonge 1, tire la sonnette d’alarme : 

 « Avec la ronde que j'ai faite dans deux aires de santé seulement, Bushiba et Lusangay la semaine allant du 11 au 17 septembre dans différents villages, j'ai comptabilisé plus de 16 enfants en état anémique qui sont décédés. Imaginez le résultat de douze aires de santé que compose la zone de santé rurale de Samba. Pas des consultations post ou prénatales chez les femmes enceintes. La rougeole bat son plein à Kihema, Kalombo, Mangi et Mulemba pour ne citer que ces villages à titre indicatif »

Il exhorte le Gouvernement à répondre aux revendications du personnel soignant non-médecin afin de mettre un terme à leur grève : 

« La grève des infirmiers constitue une bombe. C'est ainsi que nous demandons au Gouvernement de répondre aux revendications des infirmiers car, si ce mouvement perdurait encore une semaine, nous irions des morts infantiles aux morts maternelles ».  

Paralysie des services sanitaires publics 

Prévue jeudi 14 septembre, la campagne de suivi de vaccination contre la rougeole n’a pas eu lieu dans la province de Maniema. Elle a été renvoyée à une date ultérieure à la suite de cette grève, a confirmé le ministre provincial de la santé.  

Les administratifs et personnels de santé non-médecins de cette entité sont en grève, comme ceux d’autres régions de la RDC. Ils revendiquent notamment l'alignement à la prime de risque professionnel et la paie complémentaire du 2ième trimestre 2023 bloqué au niveau du ministère des Finances. 

Ce mouvement de la grève, déclenché depuis août dernier, paralyse tous les services sanitaires publics de l'Etat et empêche les médecins de continuer normalement leur prestation des soins, a alerté le Syndicat des médecins du Congo (SYMECO), lors d’un point de presse mardi 19 septembre à Kinshasa. 

 

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