Bases militaires, patrouilles, système d’alerte : en Ituri, la MONUSCO engagée dans la protection des civils

Après les violences communautaires meurtrières du début des années 2000, l’Ituri fait à nouveau face à la violence armée depuis le mois de décembre 2017. Des violences enregistrées principalement dans les territoires de Djugu, Mahagi, Irumu et dans une partie de Mambasa.

Des violences qui font de nombreuses victimes et contraignent des milliers de personnes à fuir leurs milieux de vie naturelle.

D’après un rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, entre mai et décembre de l’année dernière, 647 personnes ont été tuées en Ituri du fait des violences occasionnées par l'activisme des groupes armés.

Pour contribuer à la protection des civils, la MONUSCO dispose de plusieurs leviers. Jean-Tobie Okala, porte-parole de la mission onusienne en Ituri, cite notamment l’installation de bases militaires dans les zones à risques et les endroits à forte concentration de déplacés de guerre, l'organisation des patrouilles diurnes et nocturnes dans les localités où sévissent les groupes armés, la collecte de renseignements à travers des vols de reconnaissance.

M. Okala parle également de l'installation et de la formation des membres des comités locaux de protection chargés de donner des alertes aux forces de sécurité en cas de problème dans la communauté.

Des actions qu’apprécie Désiré Bahemuka, secrétaire d’un site des déplacés dans la chefferie de Bahema-Nord dans le territoire de Djugu : 

«Il y a un moment donné, des assaillants tentaient d’attaquer des camps de déplacés ici. La MONUSCO a repoussé les attaques.»

Des alertes communautaires pour prévenir les menaces contre les civils

Parmi les moyens mis en place par la MONUSCO pour protéger les civils, il y a également les systèmes d’alerte précoce et communautaire. Ils sont destinés à prévenir les attaques armées et conflits dans la communauté.

Leur efficacité dépend de la collaboration de la population qui est appelée à alerter les services de sécurité pour leur permettre d’intervenir rapidement contre des menaces à la sécurité.

Les systèmes d’alerte communautaire constituent un outil essentiel de gestion de risque, explique Debon Mwisa, de la section des Affaires civiles à la MONUSCO à Bunia.

Les responsables de ces systèmes d’alerte sont les chefs de groupements et les leaders locaux dans les zones insécurisées. Ils alertent les services de sécurité à travers des numéros verts mis à leur disposition par la MONUSCO pour permettre des interventions rapides.

Un habitant membre du groupe d’alerte d’Aveba dans la chefferie de Walendu Binti salue l’efficacité de ce dispositif qui, selon lui, a déjà apporté des résultats visibles.

Mais il demande à la mission onusienne de renforcer le système d’alerte dans les zones où il n’y a pas de connexion aux réseaux de téléphonie cellulaire. 

Pour sa part, le porte-parole de l’armée en Ituri demande également à la population et aux militaires de s’approprier ce mécanisme d’alerte.

«La population doit intérioriser ce mécanisme de collaboration avec les forces de défense et de sécurité», plaide-t-il.

Ces systèmes d’alerte communautaire sont installés dans plusieurs villages des territoires d’Irumu, Djugu et Mahagi.

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