La RDC décline sa participation à la conférence de Genève

Le gouvernement de la RDC a annoncé, dans un communiqué publié le 23 mars qu’il décline sa participation à la conférence de Genève organisée par l’ONU pour garantir des contributions financières afin de répondre à la crise humanitaire que traverse le pays.

Il conditionne sa décision de participer à la rencontre de Genève à l’harmonisation des vues avec les partenaires humanitaires, notamment sur les indicateurs de la situation humanitaire actuelle en RDC.

« Pour harmoniser nos vues sur les statistiques, il a été décidé de convoquer avant la rencontre de Genève, une réunion pour avoir un même entendement dans la conduite des affaires humanitaires en RDC. Cette réunion de s’étant pas tenues, et ayant suivi plusieurs déclarations faites par certaines organisations humanitaires, tendant à intoxiquer l’opinion, la RDC décline sa participation à la conférence de Genève », argumente José Makila, ministre de des Transports et communications qui fait l’intérim du chef du gouvernement en mission.

Le document rappelle qu’au cours d’une rencontre le 12 mars à Kinshasa entre le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires et le gouvernement, les deux parties avaient décidé « de revisiter l’activation du niveau d’urgence humanitaire le plus élevé dans le système humanitaire international, soit le L3 », dont fait l’objet la RDC.

Frein au développement

Au cours de la même rencontre, la RDC a récusé ce positionnement que le gouvernement qualifie d’excessif, même s’il reconnait que le pays fait face à des situations d’urgence.

« La RDC dénonce la discordance des statistiques sur la situation humanitaire, entre celles fournies par le gouvernement, établies par les différents services habiletés dans la collecte des données sur le terrain et celles provenant de la communauté humaine. L’activation du niveau humanitaire le plus élevé basé sur des faits qui ne sont pas réels, constituent un frein pour le développement de la RDC. Une attitude qui décourage les opérateurs économiques qui veulent y investir », argumente le gouvernement congolais.

 Pour l’exécutif congolais, l’aide humanitaire étant un acte ponctuel et bien ciblé, destiné à sauver des vies et à soulager des souffrances dans un temps précis, ne peut contribuer au développement d’un pays.

 Le Conseil de sécurité a fait pourtant part de sa vive inquiétude concernant la détérioration de la situation humanitaire en République démocratique du Congo « qui est devenue catastrophique dans certaines régions du pays ».

Dans leur déclaration à la presse jeudi 22 mars, les membres du Conseil se sont déclarés aussi profondément préoccupés par le nombre très élevé de personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui a plus que doublé au cours de l’année écoulée et dépasse aujourd’hui les 4,49 millions, par la présence en RDC de 540.000 réfugiés et par le fait que plus de 714.000 réfugiés congolais se trouvent dans des pays voisins du fait de la poursuite des hostilités.

 

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