«Les informations en ma possession font savoir que ce soit à Kinshasa, à Goma ou à Bukavu, il y a eu cinquante mille dollars [remis] à chaque groupe [qui a manifesté]», révèle le ministre du Développement rural, Justin Bitakwira. Dans un point de presse organisé lundi 31 juillet à Kinshasa, il affirme que l’organisation des marches à travers le pays est devenue «un marché fertile.»
«50 000 USD signifient que tout jeune qui a soif d’argent doit informer [rendre compte à] ceux qui distribuent de l’argent. Il doit faire un petit mouvement», fait savoir le ministre Bitakwira, qui commentait la marche pacifique organisée lundi à travers le pays par des organisations citoyennes, appuyées par certains responsables de l’opposition.
Cette marche pacifique a été dispersée dans plusieurs endroits par les forces de l’ordre, comme c’était le cas à Kinshasa. La police a été déployée dès le matin dans les coins stratégiques et a dispersé les membres de la LUCHA qui tentaient de manifester sur le boulevard Triomphal. Dans certaines villes telles que Goma, Bukavu, Kisangani et Lubumbashi, la marche s’est soldée par des interpellations. On parle même des personnes blessées suite à l’intervention musclée de la police.
Justin Bitakwira pense que ces manifestations sont devenues «un marché fertile.»
«C’est un marché fertile aujourd’hui en faveur de toute personne qui a besoin d’argent. Il faut jouer un petit jeu. Et il y a de l’argent plein entre les mains de certains politiciens (…)», accuse-t-il.
D’après lui, les gens doivent comprendre qu’une nouvelle ère politique a sonné dans le pays.
«Nous sommes dans une campagne de sensibilisation. C’est une nouvelle ère politique. Je ne dis jamais rien au hasard. Tout celui qui pense que comme il combattait en 1990, comme il a combattu en 2003 ou en 2010, et qu’il pense qu’il va aller dans la même dynamique, il va se cogner au mur», prévient Justin Bitakwira.
Il se réjouit que la marche programmée à Bukavu n’ait pas été suivie.
«Je vous informe qu’à Bukavu, il n’y a presque rien eu. En dehors d’une seule banderole qu’on a glissée aux étudiants qui étaient de faire leur collation», dit-il.