Le Phare: «Affaire Kamuina Nsapu, Clément Kanku accuse Boshab»

Revue de presse kinoise du 5 juin 2017. Le Phare revient sur la présumée affaire impliquant le député Clément Kanku dans l’assassinat de deux experts onusiens au Kasaï. 

Le journal écrit à la une: «Affaire Kamuina Nsapu, Clément Kanku accuse Boshab». Le quotidien fait savoir que depuis la parution dans le New York Times d’un article l’incriminant dans l’assassinat des deux experts de l’ONU, l’élu de Dibaya est le coupable idéal.

Le Phare note que Clément Kanku a accepté de parler longuement à La libre Belgique. Un entretien dans lequel il parle de son rendez-vous avec l'un des experts de l’ONU et, surtout, de la responsabilité de l’ancien ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab dans la mort du chef Kamuina Nsapu et dans l’explosion de la violence meurtrière au Kasaï.

Clément Kanku sait désormais qu’il est devenu un homme gênant pour les autorités congolaises, indique le journal. Il joue sa tête et entend la défendre chèrement. Il a contesté de façon formelle l’intégrité et l’authenticité de la pièce audio brandie par le New York Times.

Politico.cd souligne que député affirme avoir été confronté à l’existence d’un élément sonore brandi par Evariste Boshab alors ministre de l’Intérieur lors d’un conseil national de sécurité, en août 2016 à Kananga.

L’élu de Dibaya accuse Evariste Boshab de n’avoir pas voulu accéder à la demande du feu chef Kamuina Nsapu qui voulait se rendre sous la protection de la MONUSCO.

La Prospérité s’intéresse à la même interview de Clément Kanku au journal La Libre Belgique. Le journal indique que le député congolais se souvient avoir rencontré seul l’expert onusien Michael Sharp avec qui il a eu des entretiens sur la situation sécuritaire au Kasaï en sa qualité d’élu local.

Selon le tabloïd qui reprend le texte du journal belge, Clément Kanku nie également avoir commandité l’assassinat de ces deux experts de l’ONU (Sharp et Catalan) et juge moins sérieuse la thèse de vouloir faire croire à l’opinion son implication dans cet assassinat.

«Je voudrais dire de la manière la plus formelle que je ne peux être tenu pour responsable des violences survenues au Kasaï, ni de la mort des experts des Nations Unies et encore moins de celle du chef Kamuina Nsapu. Il n'y a aucun intérêt pour ma personne et pour mon mandat de participer à des telles entreprises», souligne l’élu de Dibaya dans son interview à la Libre Belgique reprise par La Prospérité.

Le Potentiel change de chapitre et cite l’opposant Moïse Katumbi qui a déposé une plainte contre l’Etat congolais au bureau de l’ONU à Genève.

D’après le communiqué parvenu à Jeune Afrique, souligne le quotidien kinois, la plainte de Katumbi fait «suite à l’acharnement continu du pouvoir congolais contre sa personne et ses proches». En saisissant le Comité des droits de l’homme des Nations unies, note le journal, l’opposant congolais en exil depuis près d’un an dit vouloir «aider les milliers de Congolais victimes d’injustice».

Au mois de juillet 2016, celui qui s’est déclaré candidat à la prochaine présidentielle en RDC plaidait en faveur de sanctions américaines ciblées contre des membres du régime de Kinshasa qui bloquent l’alternance, lors d’une table-ronde au siège du think tank Atlantic Council.

L'avocat de Moïse Katumbi explique que la plainte ne vise pas personnellement Joseph Kabila mais plutôt l’État congolais. Mais, il estime que le chef de l’Etat est là pour protéger le droit mais il ne l’a pas protégé.

Au cours du point de presse tenu à l’Hôtel intercontinental de Genève peu après le dépôt de la plainte, Maître Dupond-Moretti, avocat de Moïse Katumbi, a déclaré : « Cette plainte part d’une série de violations du pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantit le droit à la sécurité et à l’intégrité physique, le droit au procès équitable, le droit au respect de la vie privée, le droit de la liberté d’expression et celui de se présenter à une élection.

Cité de nouveau par Le Potentiel, l’avocat de Moïse Katumbi indique que cette plainte part du constat que le pouvoir congolais a mis en place délibérément des stratégies pour écarter son client du processus démocratique.

Cette revue se boucle par Forum des As qui revient sur l’interview de Joseph Kabila au journal allemand Der Spiegel. Le chef de l’Etat congolais, rapporte le quotidien, a désapprouvé ce qu’il qualifie de néocolonialisme dans l’affaire des sanctions ciblées contre les personnalités congolaises.

Décidé à voir se tenir les scrutins, le chef de l’Etat assure que «les sanctions ne nous empêcheront pas d’organiser les élections. Et ce n’est pas le genre de pression qui nous poussera à faire autre chose», souligne Forum des As qui cite le journal allemand.

Le tabloïd constate que c’est pour la première fois que le président de la République réagisse aux «mesures restrictives » annoncées le 29 mai dernier à l’endroit de plusieurs personnalités civiles et militaires congolaises par le Conseil de l’Union européenne.

Outre le chef de l’Etat, poursuit Forum des As, la Nouvelle classe politique et sociale (NCPS) a condamné, dans une déclaration faite le même week-end à Kinshasa, les sanctions ciblées de l’UE, l’accusant de vouloir créer une situation de chaos généralisé en RDC.