« La grande divergence [du dialogue inclusif] c’est la primature », révèle le député Henri Thomas Lokondo, au cours d’une interview accordée dimanche 25 décembre à Radio Okapi. Deux points majeurs divisent les participants au dialogue inclusif, organisé sous la médiation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Il s’agit de la personnalité qui va diriger le gouvernement de transition et la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Thomas Lokondo rappelle que le Rassemblement veut que le premier ministre qui va diriger la transition sorte de ses rangs, alors que les participants du dialogue de la cité de l’Union africaine s’y opposent.
« Puisque Samy Badibanga a été nommé et investi, il ne faut plus revenir [sur cette décision], sinon ça ne va pas donner une bonne impression sur le plan national et international », conseille le président de l'Union Congolaise pour la liberté (UCL).
Henri Thomas Lokondo, député de la MP appelle les politiciens à être « réalistes » et indique que le dernier mot, dans la nomination d’un premier ministre, revient au président de la République.
« Il faut être réaliste devant les faits. Les faits politiques sont souvent très têtus. Je suis optimiste, mais je tempère mon optimisme avec le scepticisme des faits. Mais je crois que le chef de l’Etat, garant de la constitution et de la nation lui-même dira le dernier mot, s’il faut maintenir Badibanga ou pas », affirme-t-il.
Restructuration de la CENI ?
En ce qui concerne la restructuration de la CENI voulue par le Rassemblement, le président de l’UCL pense « qu’il ne faut pas compliquer les choses en cherchant à chambouler cette institution ».
Elle sera intensément surveillée par le Comité de suivi de l’Accord que présideront respectivement Etienne Tshisekedi et Eve Bazaiba, sans oublier le peuple ainsi que le Parlement, averti le député Lokondo.
Quant à la territoriale, il affirme que si le Rassemblement obtenait la primature ou avait une place significative au gouvernement, le problème ne se poserait pas puisque c’est le gouvernement qui donne l’impulsion sur l’ensemble du pays.
Le président de l’UCL note néanmoins que tout le monde est content des avancées enregistrées et des résultats obtenus aux négociations directes, grâce à la médiation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Après une longue nuit de discussions vendredi 23 décembre dernier, les participants à ce forum se sont mis d’accord sur plusieurs points de leurs divergences. Ils se sont entre autres accordés sur l’avenir de Joseph Kabila qui va rester en fonction jusqu’à l'installation de son successeur élu et ne pourra pas briguer un troisième mandat consécutif.