Dans une résolution adoptée jeudi 1er décembre, le Parlement européen demande à l’Union européenne d’infliger des sanctions ciblées contre des responsables civils et militaires congolais parmi lesquels le chef de l’agence des renseignements Kalev Mutond, le général-major John Numbi, le général Ilunga Kampete, le général-major Gabriel Amisi Kumba et le général Célestin Kanyama.
Ils sont accusés d’être « responsables de la répression violente des manifestations et de l’impasse politique qui empêche une transition de pouvoir pacifique et respectueuse de la Constitution». Ces sanctions devraient consister en des interdictions de visa et des gels des avoirs. Les Etats-Unis ont déjà pris des sanctions similaires contre les généraux Kanyama, Amisi et Numbi.
Dans sa résolution, le Parlement européen déplore que « le gouvernement et la commission électorale nationale indépendante (CENI) ne soient pas parvenus à organiser les élections présidentielles dans les délais constitutionnels».
Initialement prévue le 27 novembre 2016, l’élection présidentielle ne s’est pas tenue. La commission électorale avait demandé et obtenu son report. Un report acté par l’accord politique signé le 18 octobre dernier à l’issue du dialogue politique qui a été boycotté par une partie importante de l’opposition.
Le Parlement européen invite par ailleurs les acteurs politiques congolais à prendre part à « un dialogue pacifique et constructif afin d’éviter que la crise politique actuelle ne s’aggrave et à s’abstenir de tout nouvel acte de violence ou toute provocation ».
Les députés européens saluent les efforts de la conférence des évêques catholiques « en vue de forger un consensus plus large sur une transition politique ».
Dans sa résolution, le Parlement européen se dit « préoccupé » par « la détérioration de la situation des droits de l’homme et le fait que l’espace politique en RDC continue de se restreindre ». Il invite notamment les autorités « à lever immédiatement toutes les restrictions à la liberté des médias ».
Interrogé par Radio Okapi, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a déclaré que si des sanctions sont prises, le gouvernement congolais se réserve le droit de les attaquer.
Pour lui, aucun Etat ne peut sanctionner un autre sans passer par le conseil de sécurité des Nations unies.
Lambert Mende estime que ces résolutions sont l’œuvre d’une députée européenne et d’un groupe de Congolais « en mal de positionnement ».