Nord-Kivu: la société civile dénonce l’impunité des auteurs des massacres

Les enquêtes sur les massacres à répétition dans le Nord-Kivu piétinent, a déploré jeudi 1er décembre la société civile locale, dénonçant l’impunité dont jouissent les auteurs de ces crimes. Selon la même source, la population locale s’interroge «si les auteurs des tueries de dimanche dernier à Luhanga seront retrouvés et punis». 

Le bilan du dernier massacre en date, celui de Luhanga, fait état de trente morts. Le camp des déplacés et le village Luhanga sont vidés de leurs occupants. La plupart des familles des victimes doutent d’une possibilite de traduire les suspects en justice malgré les assurances des autorités. Acteur de la société civile de Lubero, Mumbere Amini, crie à la mascarade destinée à tromper l'opinion :

«Ce n’est pas la première fois que nous assistons à des enquêtes pareilles. On est en train de tromper la vigilance de l’opinion. Il n’y aura rien !»

La population locale, selon lui, s’interroge encore sur les suites des tueries enregistrées en janvier et juin 2016 à Miriki au sud du territoire de Lubero et à Buleusa, village à cheval entre les territoires de Lubero et Walikale.

Les autorités avaient alors annoncé qu'elles allaient punir les coupables. Quant aux responsables militaires, ils disent que tous les auteurs des massacres de Miriki ne resteront pas impunis.

Le capitaine Mak Hazukay, porte-parole du secteur opérationnel Grand-Nord, Sokala I, explique:

«On ne peut pas presser la justice. Elle est indépendante et elle sait comment le faire. Ce sont les enquêtes… Qui croyait qu’un jour on allait ouvrir un procès contre les [rebelles ougandais des] ADF»

Le même responsable a par ailleurs annoncé l’arrestation mercredi d’un de principaux suspects de l’attaque du site de déplacés de Luhanga, sans autres précisions.

Le Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits humains (CEPADHO) estime pour sa part que la question de l'impunité des auteurs des crimes, constitue une grande frustration pour les victimes.

Lire aussi sur radiookapi.net: