Un collectif d'églises, d'ONG et de mouvements citoyens a proposé samedi 30 juillet un calendrier électoral prévoyant l'organisation de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) en décembre, afin d'éviter toute violation du délai prévu par la Constitution.
Ce forum de réflexion a réuni à Kinshasa pendant trois jours une centaine de personnes venues de différentes régions de la RDC.
« Il est encore possible d'organiser la présidentielle avant le 19 décembre, dans la paix, sans une nouvelle effusion de sang », a lancé à l'AFP samedi à la clôture de ce séminaire le célèbre chirurgien congolais Denis Mukwege.
Le docteur Mukwege est directeur de l’hôpital de Panzi, à Bukavu (province du Sud-Kivu, est), où il aide à la reconstruction physique et psychologique des femmes victimes de viols particulièrement violents. Il y a deux semaines, il a été investi « porte-parole des mouvements citoyens pour l'alternance ».
Plusieurs personnalités congolaises et étrangères, notamment le nonce apostolique en RDC, étaient présentes samedi lors de la clôture de ce forum.
Selon M. Mukwege, le « dialogue national » voulu par le président Joseph Kabila « n'exclut pas l'organisation de la présidentielle dans le respect strict de la Constitution ».
Intitulée « Chemin de la paix », cette feuille de route vise à « pousser la CENI (Commission électorale nationale indépendante, ndlr) à publier un calendrier conforme à la Constitution », d'après le médecin.
Ce calendrier prévoit « la convocation du corps électoral par la Céni en vue de la présidentielle le 19 septembre, la tenue de la présidentielle le 5 décembre » et « une passation de pouvoir entre le président Joseph Kabila et le nouveau président élu le 20 décembre », a expliqué samedi le professeur Thierry Landu, rapporteur du forum.
Aux termes de la Constitution, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat se termine le 20 décembre, n'a pas le droit de se représenter. Mais un récent arrêt de la Cour constitutionnelle a autorisé le président à rester en fonction plus longtemps, « jusqu'à l'installation effective du nouveau président élu ».
L'opposition congolaise, qui considère cet arrêt comme nul et non avenu, accuse depuis des mois M. Kabila de chercher à trahir la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
(AFP)