Grégoire Kiro, député du parti de l’opposition RCD/KLM de Mbusa Nyamwisi, accuse la majorité de vouloir pérenniser le pouvoir de l’actuel chef de l’Etat Joseph Kabila dont le mandat s’achève en décembre prochain.
« Vous avez tous suivi les déclarations du secrétaire général adjoint du PPRD qui disait qu’on le veuille ou non le président Kabila va bénéficier de quelque manière que ce soit d’un troisième mandat. Les choses sont claires. Ils sont très nombreux à parler de troisième mandat, de référendum. La volonté est manifeste au niveau de la majorité de pérenniser le pouvoir du président Joseph Kabila », a-t-il déclaré lundi 4 juillet à l’issue du conseil politique de son parti.
Pour le RCD/KML, la majorité au pouvoir ne cache plus son agenda et vide le dialogue de toute sa substance. Grégoire Kiro a invité l’opposition « à se battre » contre cette volonté de la majorité.
« C’est contre cela que nous devons nous battre. A l’opposition, nous ne pouvons pas accepter cela », a indiqué Grégoire Kiro.
D’après lui, l’opposition congolaise a tout intérêt à s’unir pour barrer la route à toutes les « machinations » de la majorité visant à contourner les dispositions constitutionnelles pour faire perdurer le pouvoir de Joseph Kabila.
A l’issue de son conseil politique national, le RCD/KML a confirmé son appartenance au Rassemblement de l’opposition, plateforme issue du conclave des opposants à Bruxelles.
Kabila « couvert par la Constitution »
Interrogé, le secrétaire général adjoint du PPRD, Ramazani Shadari, ne reconnaît pas les propos que lui attribue le député du RCD/KML.
Il affirme plutôt avoir évoqué les défis auxquels fait face la CENI pour l’organisation des élections dans le délai constitutionnel.
« Nous n’avons pas dit ça. Nous avons dit ceci : les choses sont maintenant claires. Nous devons demander à la CENI d’enrôler les électeurs. On ne peut pas aller aux élections sans électeurs. Et la CENI qui est une institution indépendante a dit qu’il faut lui donner des moyens et du temps. Le temps, ils ont parlé de 16 mois et quelques jours. Par voie de conséquence, nous sommes tous conscients qu’en décembre 2016 il n’y aura pas d’élections », argumente Ramazani Shadari.
Pour lui, « comme il n’y aura pas élection », le président Kabila « est couvert par les dispositions constitutionnelles ».
Il plaide pour la tenue du dialogue afin de discuter des questions électorales.
« C’est pourquoi nous demandons qu’il y ait un dialogue entre Congolais pour discuter du processus électoral », indique-t-il.