L'administration américaine a annoncé jeudi 23 juin des sanctions financières contre le chef de la police de Kinshasa pour sa responsabilité dans des violences et des disparitions dans la capitale de la République démocratique du Congo, selon un communiqué du Trésor, indique l’AFP.
Le général Célestin Kanyama est accusé « d'être responsable ou complice d'actes de violences et d'enlèvements (...) ciblant des civils, des femmes et des enfants ».
Aux termes de ces sanctions, ses avoirs sont gelés aux Etats-Unis et il est interdit à toute entité américaine de faire des transactions avec lui.
« Alors que la limite constitutionnelle du mandat du président Kabila touche à sa fin en décembre, le régime s'est engagé dans une vague de répression, comprenant l'arrestation des membres de l'opposition et la suppression violente de manifestations politiques, afin d'éviter la tenue d'élections nationales programmées », a affirmé John Smith, directeur du Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC).
« L'initiative du Trésor envoie le message clair de la condamnation par les Etats-Unis des actions violentes et répressives du régime, en particulier celles de Célestin Kanyama, qui menacent l'avenir de la démocratie pour le peuple de la RDC », a-t-il ajouté.
En janvier 2015, au moment où le général Kanyama dirigeait la police de Kinshasa, plus de 40 personnes ont été tuées lors de manifestations, dont une vingtaine par les forces de police, rappelle le Trésor qui relaie des accusations des ONG des droits de l’homme notamment Human Right Watch.
Entre fin 2013 et début 2014, au cours d'une opération de police dite "Likofi" destinée à lutter contre le banditisme, au moins une cinquantaine de jeunes hommes et de garçons ont été tués et une trentaine ont disparu, affirme encore l'administration américaine.
« Atteinte directe à la souveraineté »
Pour sa part, le gouvernement congolais a condamné la décision des autorités américaines.
D’après son porte-parole, Lambert Mende, la décision du gouvernement américain « est une atteinte directe à notre souveraineté et une tentative de substitution de souveraineté ».
M. Mende estime que la RDC « a plutôt besoin d’être encouragée à trouver un consensus autour des problèmes qu’elle rencontre ».
« Il faut éviter de mettre de l’huile sur le feu inutilement », a-t-il dit.