Lambert Mende: «Rien n’autorise les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à nous menacer des sanctions unilatérales»

Lambert Mende Omalanga, Ministre congolais de la Communication et des médias le 03/03/2014 au palais du peuple à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a réagi dimanche 22 mai aux déclarations des Etats-Unis d’Amérique et de la Grande Bretagne, menaçant de sanctionner «la répression» et «l’oppression» en RDC. «Il n’y a rien qui autorise les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à nous intimer des injonctions ou à nous menacer des sanctions unilatérales», a affirmé M. Mende. 

«Je voudrais répéter mot pour mot ce que le Chef de l’Etat a dit aux ambassadeurs accrédités à Kinshasa lorsqu’il les a reçus: ‘des conseils, nous sommes prêts à les recevoir amicalement. Des injonctions, jamais!’», a déclaré le porte-parole du Gouvernement.  
Lambert Mende réagissait ainsi au communiqué  du porte-parole  adjoint du département d’Etat américain, Mark Toner, publié par l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa samedi 21 mai. D’après ce document, Washington étudie les possibilités d’appliquer «des sanctions en réponse [au] schéma croissant de l’oppression en RDC.»
Les Etats-Unis d’Amérique se disent aussi préoccupés par «la multiplication des intimidations et des cas de harcèlement et de détention des membres de l’opposition et des leaders de la société civile.»

Cette déclaration a été faite une semaine après celle de l'envoyée spéciale de la Grande-Bretagne pour la région des Grands Lacs, Danae Dholakia. Selon elle, Londres et ses partenaires européens envisagent des «sanctions ciblées […] contre ceux qui ont la responsabilité de l'action ou de la décision dans la violence contre les citoyens et dans l'intimidation de l'opposition» en République démocratique du Congo.

Dans la même lancée, la Monusco s’est déclarée aussi profondément préoccupée par «les tensions politiques croissantes en RDC». Son chef, Maman Sidikou, note que «la multiplication des procédures judiciaires ainsi que tous autres actes ayant pour effet de rétrécir l'espace politique, ne feront qu'exacerber ces tensions et rendre encore plus difficile la tenue du dialogue politique.»
De son côté, Lambert Mende appelle la MONUSCO au respect des décisions de la justice congolaise.

Il a déclaré : «Nous avons retrouvé un modus operandi plus positif avec la Mission onusienne depuis quelques mois et nous poursuivons un dialogue stratégique avec elle. Et nous espérons vivement que par cette rhétorique sur le rétrécissement des espaces politiques à laquelle recourent maintenant nos partenaires de la Monusco que nous avons déjà entendue dans d’autres expressions, les responsables de la Mission ne se laissent pas entrainer dans un nouveau et inutile bras de fer  avec notre Gouvernement par ceux de leurs collègues qui ont pris l’habitude de se montrer condescendants, pour ne pas dire plus, à l’égard de nos institutions, notamment la justice. La justice doit être respectée.»
 

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