Les Anti-balaka, milices d'auto-défense des paysans centrafricains, sont signalés sur le sol congolais. D’après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ces miliciens qui s’opposent aux rebelles Seleka de la RCA, ont fait leur incursion depuis le 28 octobre dernier dans les sites des réfugiés centrafricains dans les territoires de Bosobolo et Mobayi-Mbongo au Nord-Ubangi.
Les Anti-balaka ont profité de l’absence des FARDC dans certaines localités pour commettre des exactions dans quelques sites de réfugiés. Ils sont retournés en Centrafrique sans être inquiétés.
Selon le HCR, vingt-huit éléments Anti Balaka ont traversé la frontière congolaise et ont tiré des coups de feu en l’air, contraignant le petit nombre de policiers, les autochtones et les réfugiés à fuir dans la forêt.
C’est la deuxième incursion du genre dans deux semaines à Mobayi-Mbongo, ajoute la même source, après celle du 13 octobre à Ngapo-Rive, où les Anti-balaka avaient torturé et pillé les biens des réfugiés, avant de regagner leur base en RCA.
Une autre incursion avait été signalée, toujours le mois dernier à Bosobolo, au Site Kimia, en amont de Gboduna.
Les Anti-Balaka avaient perquisitionné ce site et emporté des articles que le Comité international de la Croix rouge (CICR) et Médecins sans frontières (MSF)/Espagne avaient distribués à ces réfugiés.
Depuis l’escalade des violences en République centrafricaine, des réfugiés centrafricains continuent d’affluer vers la frontière congolaise.
Face à cette insécurité grandissante, l’administrateur de Mobayi-Mbongo indique que deux mille réfugiés centrafricains, qui vivent dans des familles d’accueil, auraient souhaité leur relocalisation vers d’autres sites. Ce qui, selon eux, permettrait de les soustraire des velléités des Anti-Balaka.
Pour le HCR, il est difficile de répondre à cette requête par manque de financement.