La cour militaire de l'Equateur a indiqué vendredi 16 octobre que la Société industrielle et forestière du Congo (Siforco) devra comparaître comme accusé dans le procès qui l’oppose aux populations du village Bosanga, groupement Yalisika dans le territoire de Bumba, dans l’ancienne province de l’Equateur. La Siforco qui demandait d'être mise hors de cause, a vu sa demande rejetée par la cour militaire de l'Equateur. Cette dernière va auditionner les victimes et des témoins mardi 20 octobre.
Le déroulement de ce procès à Mbandaka est pris en charge par des ONG et le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme. Ces structures soutiennent les populations qui ont porté plainte pour violations des droits de l’homme.
Les faits remontent au 2 mai 2011 au village Bosanga, groupement Yalisika, dans le territoire de Bumba. Maurice Ambena, chef du groupement de Yalisika, indiquait que Siforco s’était engagée à construire une école et un centre de santé au bénéfice de la population locale. Mais, cette entreprise n’avait réalisé aucun de ces projets. La population avait manifesté son désaccord et avait saisi les biens de cette entreprise et empêché l’accès des travailleurs de Siforco dans le domaine d’exploitation.
Siforco avait fait appel aux militaires et policiers. Ces membres des forces de l’ordre auraient violemment réprimé la manifestation des habitants de Yalisika qui réclamaient à la Siforco le respect de ses engagements pour le développement de cette localité située dans le territoire de Bumba. Un habitant avait succombé de suite de ses blessures, des femmes auraient été violées et des maisons incendiées.
Quatre militaires et deux policiers accusés d’avoir usé de violence contre la population de Yalisika, en Equateur, sont en détention à Mandaka. La cour militaire de l’Equateur avait rejeté mercredi 11 juin à Mbandaka leur demande de liberté provisoire.
Les victimes, soutenues par des ONG de conservation de la nature et des droits de l'homme, accusent Siforco d'être la principale responsable de ces exactions. "C'est cette société qui a mis à la disposition de ces forces de l'ordre le véhicule qui les a conduits à Bosanga", affirment-elles. Mais la société a toujours nié. Les avocats de Siforco ont soutenu que la société avait déjà conclu un accord transactionnel de réparation avec les victimes. Mais la cour militaire de l'Equateur a estimé que les signataires de cet accord n'avaient pas qualité. Et donc, la Siforco devra aussi comparaître comme accusé dans ce procès.