L’athlète congolaise Bolili Parker, vice-championne d'Afrique et médaillée d'argent de Taekwondo des derniers jeux africains de Maputo, a été contrôlée positive au Lasilix. Ce médicament prohibé a notamment un effet d'amaigrissement temporaire réalisé par une perte d'eau rapide. La Fédération congolaise de Taekwondo, notifiée lundi 7 septembre par l’Agence mondiale antidopage (AMA), a confirmé cette information.
Cette nouvelle est un coup dur pour la sélection de Taekwondo de la RDC qui doit participer aux Jeux africains de Brazzaville. Bolili Parker est l’un des athlètes les plus réguliers de sa discipline. Sa suspension est une chance de médaille en moins pour les Congolais engagés dans ces Jeux africains 2015.
Actuelle vice-championne d’Afrique de Taekwondo dans sa catégorie, les moins de 48 kg, Bolili a été médaillée d’argent lors des derniers africains de Maputo. L’année passée, elle avait remporté la médaille de bronze lors des 13e Championnats d’Afrique de Taekwondo.
Interrogé sur les résultats du contrôle réalisé par l’AMA, l’entraîneur national de la sélection féminine de Taekwondo de la RDC, Maître Alpha Mambu, n’a pas caché sa tristesse.
Quelle est votre réaction à cette nouvelle ?
C’est vraiment triste parce que c’est l’un des pions majeurs de notre équipe. On s’est beaucoup préparé pour faire le meilleur résultat possible aux Jeux africains. Surtout avec elle-même Parker parce qu’elle avait fait le podium à Maputo. Elle avait une médaille. Et on voulait avoir plus que la médaille qu’elle avait eue à Maputo. On visait l’or.
Cette nouvelle ne tombe pas bien la veille de notre départ pour Brazzaville [pour les Jeux africains]. Ça ne peut que nous rendre un peu plus triste.
Est-ce que vous avez cherché à savoir qui lui a conseillé de prendre ce médicament ?
Hier aux entraînements, nous avons essayé de beaucoup parler avec elle parce qu’on ne peut pas comprendre comment à la veille d’une grande compétition, elle peut arriver à prendre des tels médicaments alors que c’est complètement interdit à tous les athlètes de prendre un médicament, même des aspirines, sans demander l’avis du médecin du staff technique.
Elle a pris ce médicament sans même consulter ni le kiné ni le médecin de l’équipe. C’est à se demander qui l’a conseillée. On est en train de voir comment on peut faire une petite enquête à notre niveau pour savoir par quel mécanisme elle a su comment prendre ce médicament pour diminuer le poids.
En fait, ça ne constitue pas un dopage, le Lasilix. Mais ça constitue une tricherie par rapport à la compétition parce que ce médicament [est fait] pour baisser le poids. Son poids était un peu supérieur à la normale. Donc, le fait de prendre ça et de perdre le poids, ça constitue un délit vis-à-vis de l’Agence mondiale de dopage.
Quand est-ce que le contrôle a été fait ?
Le contrôle a été fait au mois d’août juste un mois après les championnats de Taekwondo de la zone 4. Mais le médicament, elle l’a pris ça vers le mois de juin quand on était en train de préparer ces championnats.
Les prélèvements sont faits ici [à Kinshasa] par la représentation de l’Ama (l'Agence mondiale antidopage). Mais les tests sont faits ailleurs, soit en Suisse ou au Canada.
Qu’est-ce qu’elle encourt comme sanction ?
Elle encourt une grande sanction. Je crois que c’est quatre ans, si j’ai bien lu le règlement de l’Ama. Elle sera interdite de toute compétition nationale ou internationale. Elle ne peut même plus s’entraîner avec l’équipe nationale.
Mais on est en train de voir avec les médecins pour essayer de comprendre. Je crois qu’elle devrait être entendue quelque part pour voir dans quelles circonstances elle a pris ces médicaments et voir si on peut réduire sa peine parce que 4 ans c’est la carrière même de l’athlète qui est touchée.