Des dirigeants du Comité permanent interorganisations préoccupés par « l’escalade du conflit » en RDC

« L’escalade du conflit entraîne des niveaux records de violence sexiste, de déplacement et de faim dans l’est de la République démocratique du Congo, menaçant de pousser le pays au bord de la catastrophe si aucune action internationale n’est urgente».  C’est ce qu’ont déclaré, mardi 30 avril à New York (USA), les dirigeants du Comité permanent interorganisations sur la situation en RDC.  

Selon les signataires de cette déclaration, des décennies de conflit et l’urgence humanitaire qui en a résulté ont déjà épuisé et traumatisé des millions de civils en RDC.

Rien qu’au cours des derniers mois, font-ils remarquer, plus de 700 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers, ce qui porte le nombre total de personnes déplacées à un niveau record de 7,2 millions. 

Ils plaident pour qu’une aide suffisante parvienne rapidement et sans entrave aux civils qui en ont besoin. Mais le Plan d’intervention humanitaire de cette année est terriblement sous-financé, avec seulement 16 % des 2,6 milliards de 
dollars nécessaires ayant été reçus, selon la même source.

Violences sexuelles

« La violence basée sur le genre a atteint des niveaux sans précédent, avec une augmentation des cas enregistrés entre 2022 et 2023. La stigmatisation et la peur des représailles empêchent de nombreuses victimes de se manifester », notent les dirigeant Interorganisations.

Outre les violences sexuelles, selon eux, les enfants sont également exposés à d’autres menaces, notamment l’enlèvement, le meurtre, la mutilation et le recrutement par des groupes armés.

Plus de 25 millions de personnes continuent d’être confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire de crise ou d’urgence en RDC, un pays confronté à l’une des plus grandes crises alimentaires au monde.

Pour mettre fin à l’escalade de la crise humanitaire en RDC, suggèrent les signataires, il faut s’attaquer à ses causes profondes : les conflits, l’exploitation des ressources naturelles, les flux financiers illicites, l’inégalité entre les sexes et les déficits de développement :

« Nous devons intensifier notre soutien au peuple congolais, y compris aux femmes et aux filles qui sont les premières victimes de ce conflit, alors qu’elles s’efforcent de reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance et de rentrer chez elles ».

Cette déclaration est signée par vingt représentants des fonds et agences de l’ONU ainsi que d’autres organisations internationales.